La technique de l'aqueduc gravitaire fut très tôt mise en œuvre puisque les Romains l'utilisèrent pour amener de l'eau au coeur de Lutèce.

Dès l'époque gallo-romaine, en effet, les gouvernants de cette cité construisirent (fin II^e, début III^e siècle) un premier aqueduc afin d'alimenter leurs thermes. Lutèce était une ville importante qui offraient à ses habitants pas moins de trois Thermes, le plus important étant celui  dit "de Cluny".

Cet aqueduc, nommé aujourd'hui "Aqueduc Romain" ou "Aqueduc de Lutèce", acheminait l'eau issue du réseau hydrographique de Chilly-Mazarin, Morangis, Wissous et Paray-Vieille-Poste. Trois rigoles alimentaient un réservoir carré nommé "Carré des Eaux" de 3,22 mètres de côté. Ce "Carré" fut d'ailleurs redécouvert au 19^e siècle par Eugène Belgrand et mis à jour en 1903 par Louis Tesson. De ce réceptacle, partait l'aqueduc proprement dit. Il était souterrain et maçonné.

Bassin de captage de l'aqueduc de Lutèce
à Wissous
Photo de 1903 empruntée au site :
Paris, Ville Antique
 

Tracé de l'aqueduc de Lutèce
sur le territoire de Paris
empruntée au site :
Paris, Ville Antique 

Les grandes invasions entraînèrent l'abandon de cet aqueduc qui aurait été définitivement détruit par les Normands. Le Moyen Age le transformera en carrière.

Après des années d'oubli, l'aqueduc est redécouvert au 16^e siècle. A la demande d'Henri IV, Sully recherche les sources et envisage d'amener leurs eaux jusqu'à Paris. Henri IV meurt prématurément et le projet n'aboutit pas sous son règne mais Marie de Médicis, sa femme et Régente de France, reprend cette idée à son compte et réussit à alimenter son hôtel de Luxembourg.

Il est possible d'apercevoir aujourd'hui l'aqueduc de Lutèce à Cachan près de l'aqueduc Médicis. Il y a, en effet, deux piles en maçonnerie, moellons et briques. La ville d'Arcueil lui a consacré une petite crypte archéologique. Un fragment est également visible au Musée Carnavalet.