Sans doute lasse du Palais du Louvre, Maris de Médicis (1573-1642) se fait construire un palais ressemblant à ceux de son enfance sur un terrain qu'elle venait d'acquérir au sud de la Seine. Ce terrain lui avait été vendu par le Duc François de Luxembourg.
Pour alimenter en eau ce palais, elle reprend à son compte l'idée de son défunt mari de "réinventer" l'aqueduc romain. Toutefois, l'eau acheminée ne sera pas uniquement destinée au Palais du Luxembourg ; un tiers desservira également 14 fontaines distribuées sur la Rive Gauche, ces eaux arrosant le quartier de l'Université remplissant un réservoir situé près de la Montagne Sainte Geneviève.
Ce nouvel aqueduc sera alimenté par les sources de Rungis (captée au "carré des eaux" situé, aujourd'hui, au-dessous du stade Louis-Grelinger), les sources de Chilly étant, semble-t-il, oubliées ou perdues.
Sur le plan de la construction, l'aqueduc de Marie de Médicis suit de très près le tracé de l'aqueduc romain car les ingénieurs hydrauliques du 17ème siècle suivent la même pente naturelle du terrain. Les deux aqueduc traversent la Bièvre au même endroit ; trois cent ans plus tard, Eugène Belgrand (1810, Ervuy, Aube - 1878, Paris) fera passer le 3ème aqueduc, celui de "La Vanne" au même endroit, sur le pont-aqueduc d'Arcueil...
" Mais après plusieurs siècles d'existence, il [l'aqueduc romain] se trouvait sans doute dans un tel état de ruine, qu'il n'eût pas été possible de le restaurer. Maris de Médicis, qui d'ailleurs voulait en changer la direction dans le but d'amener les eaux dans sa nouvelle demeure, conçut l'idée de la faire reconstruire. A son départ au village de Rungis, l'aqueduc est établi généralement au niveau du sol ; ce n'est que la traversée de la petite vallée arrosée par la rivière de Bièvre et où se trouve le village d'Arcueil, qu'il fut nécessaire d'élever le canal sur des constructions, ainsi que cela avait déjà eu lieu au temps des Romains ", "Le Magasin Pittoresque", 1845, Année 13.
Dessin à la mine de plomb
de Charles Nicolas Ransonnette
(1793-1877)
Publication le 13 juin 1847
Site : Gallica - BNF
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Le 17 juillet 1613, en présence du jeune roi Louis XIII, la première pierre du Regard n° 1 est posée. Vingt-six autres regards seront construits espacés tous les 500 mètres environs. Vingt-cinq subsistent encore de nos jours. Les travaux dureront une douzaine d'années. |
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" Le 11e, ayant fait nos exercices le matin, nous allasmes l'apres disnée à Arcueil voir madame de Saint-Armand. Elle y a une fort belle maison, accompagnée d'un tres grand et beau iardin, où nous nous divertismes fort bien, avec mademoiselle sa fille, y abattant quantité de noisettes et d'autres fruicts que nous y treuvasmes ; on y voit devant sa aison le magnifique et merveilleux ouvrage de Maris de Medicis, qui est l'aqueduc qu'elle fist bastir pour conduire l'eau en son hostel de Luxembourg. Nous n'en dirons rien icy, parce que le fontainier qui en a les clefs n'y estoit pas. ". "Journal d'un Voyage à Paris en 1657-1658", Philippe de Villers (publié en 1862 par A. P. Faugère, Benjamin Duprat, Paris) |
