LE GRENIER GENEALOGIQUE

 

 

  

 

Les Virus

L'histoire de nos ancêtres est également, hélas, l'histoire de leurs maladies. Depuis que l'homme est homme, il côtoie les virus (rage, grippe, poliomyélite, fièvre aphteuse, fièvre jaune...) et bactéries (tuberculose...) responsables de la plupart de ses maux. 

Ces "petites bêtes" sont beaucoup plus anciennes que lui et arpentent notre Terre depuis peut-être l'origine de la Vie. 

Il semble donc nécessaire d'étudier ces "parents" sachant que désormais, après une longue vie criminelle, ils aident de plus en plus l'homme à lutter contre nombre de maladies. 

 Etudions, tout d'abord les virus...

Le monde des virus est un monde très vaste constitué d'un grand nombre d'espèces : virus de bactéries, virus des plantes, virus des vertébrés dont environ 200 espèces sont pathogènes pour l'homme.

Nous ne disposons pas de documents fossiles ; il est donc difficile de déterminer l'origine de ces virus mais ces derniers seraient aussi anciens que les premières formes de la vie apparues sur la Terre.

Comment les définir précisément ?

"Les virus sont des objets biologiques particulaires, infectieux, sub-cellulaires, doués de continuité génétique (réplication du matériel génétique) et de grande capacité évolutive, constitués au minimum d'un acide nucléique (ADN ou ARN) et de protéines ; ils dépendent de cellules vivantes pour être répliqués et pour cela ils sont capables de perturber profondément et/ou durablement l'information génétique des cellules qu'ils infectent" (voir Bibliographie).

A l'heure actuelle, deux hypothèses sur leur origine s'opposent.

La première, plus très en vogue, voit dans les virus les plus complexes (comme les Herpesviridae) le résultat d'une régression, celle de petites cellules procaryotes ayant parasitées de plus grosses puis s'étant simplifiées à l'extrême et étant devenues plus dépendantes de leur hôte.

La seconde appréhende les virus comme des acides nucléiques devenus indépendants et capables de sortir d'une cellule.

De très petits drôles

La taille des virus se situe entre 10 et 400 nm (un milliardième de mètre soit 10-9 m).

Les plus petits sont donc un peu plus gros que les ribosomes ; les plus gros (les poxvirus) sont un peu plus petits que les plus petites bactéries.

Ces petites bêtes sont extrêmement variées quant à la nature et à la structure de leur matériel génétique. Nous découvrons, en effet :

La grippe, un vieux compagnon de l'homme

D'après les symptômes décrits, la grippe est connue depuis 2 500 ans. La pire des épidémies connues fut celle de 1918, dite "grippe espagnole", qui provoqua la mort de 20 millions de personnes. Près de quarante ans plus tard, en 1957, le monde connut une grippe asiatique, puis en 1968, une grippe de Hongkong et enfin une grippe russe en 1997.

Le premier virus humain de la grippe fut isolé en 1933. Aujourd'hui, nous connaissons trois catégories de ces virus, qui présentent une affinité particulière pour nos pauvres cellules épithéliales, catégories nommées tout simplement "A", "B" et "C". Ces souches virales se distinguent les unes des autres par leurs protéines. Deux chaînes d'acides aminés ont en effet été isolées, l'hémaglutinine et la neuraminidase.

Mais voilà, la catégorie "A" connaît 15 sous-types d'hémaglutinine et 9 de neuraminidase. Les différentes combinaisons créent ainsi autant de souches "A" différentes identifiées sous les noms aussi simples que "H1N1", "H1N2", "H2N2"...

La catégorie "B" est plus homogène ne présentant qu'une seule forme d'hémaglutinine et de neuraminidase.

La rougeole, une maladie aux conséquences terrifiantes

Le virus de la rougeole, exclusivement humain, appartient à la famille des paramyxovirus. Il fut isolé dans les années 50 et cette découverte permit de mettre au point plusieurs vaccins dont certains furent dangereux. C'est une particule virale de 100 à 300 nm de diamètre dont le génome est stocké en ARN. Il se multiplie dans le foie et la rate puis touche l'oeil, le poumon et les intestins. Il se transmet lors des toux et des éternuements.

La rougeole n'est pas une maladie grave en soi mais elle peut entraîner de nombreuses complications secondaires, cécités, encéphalites... dont certaines peuvent entraîner la mort. 

Suivant l'OMS, un million d'enfants meurt chaque année de cette maladie...