LE GRENIER GENEALOGIQUE

 

 

  

 

Les Micro-Satellites

Au cours des années soixante, les scientifiques découvrirent que le génome humain comporte des répétitions de séquences combinant les quatre bases de l'ADN telles que : 

ATTCAGATTCAGATTCAG... 

avec, bien évidemment la répétition complémentaire sur l'autre brin. 

Ils nommèrent ces "bégaiements génétiques", satellites et parlèrent de mini-satellites basés sur des suites combinant une quinzaine ou plus de bases puis de micro-satellites n'en comportant que six, chaque séquence étant alors répétée un grand nombre de fois. 

L'analyse de ces répétitions est au cœur des techniques d'identification des empreintes génétiques utilisées par les polices et les tribunaux, le nombre de répétition variant, en effet, suivant les individus (A. Jeffreys, Université de Leicester, 1985).

L'analyse des micro-satellites est utilisée également par les biologistes préoccupés par la conservation des espèces en voie de disparition. 

Ainsi, l'analyse de l'ADN contenu dans les racines de poils d'un groupe de Chimpanzé dans la forêt Thaï en Côte d'Ivoire (Pascal Gagneux et David Woodruff de Université de San Diego et Christophe Boesch de l'Université de Bâle) a permis de mettre en évidence que sept des treize jeunes singes ne pouvaient pas avoir pour pères un des mâles du groupe. Leurs mères devaient se faufiler dans la forêt pour rejoindre d'autres mâles conservant ainsi par leurs démarches nocturnes une plus grande diversité génétique au groupe. La diminution des groupes de Chimpanzés et l'augmentation de la distance entre ces groupes fera sans doute disparaître cette pratique fort utile.

A lire :

"ADN et évolution", R. Moxon, Pour la Science, n° 257 Mars 99, p.84