Le Franco-Provencal

Le franco-provençal, jadis parlé au sud de la Franche-Comté (région de Morez et du Haut-jura), appartient à la famille des langues romanes (comme le français, l'italien...). C'est donc un des nombreux rejetons de la branche italique issue du latin. 

Toutefois, le franco-provençal ne se rattache pas aux dialectes italo-romans mais bien aux dialectes gallo-romans du nord, ce terme désignant les langues issues du latin qui se développèrent autour du français (par opposition à celles qui le firent autour de l'italien ou italo-romans ou autour de l'espagnol ou ibéro-romans). 

Le groupe gallo-romand comprend, pour sa part, les langues d'oïl, les langues d'oc et les dialectes franco-provençaux. Ces derniers subirent moins les influences du germanique que les langues d'oïl. Les spécialistes datent de l'époque carolingienne la séparation entre ces deux branches. 

Le franco-provençal fut la langue de deux grandes capitales Lyon et Genève. Toutefois, dès le XIVe siècle, ces deux grandes cités favorisèrent la diffusion du français. 

Une des caractéristiques du franco-provençal est la transformation, en Savoie par exemple, du "ca" latin en "th" : carbonem > tharbon (charbon), cantare > thanto (chanter), capram > thévra (chèvre).

Henriette Walter constate, dans son ouvrage "L'aventure des mots français venus d'ailleurs", que si les parlers gallo-romans arrivent derrière l'anglais et l'italien pour les emprunts faits par la langue commune, le Français, ils arrivent par contre en tête pour ce qui est des emprunts faits par la langue argotique. Ainsi , "moutard" est un emprunt au franco-provençal (1827)...

aujourd'hui, il subsiste des dialectes franco-provençaux dans le Val d'Aoste (le voldôtain), dans la région occidentale du Piémont, dans la province du Benevento...